Protocoles de vermifugation : une revue complète des stratégies antiparasitaires en médecine humaine et vétérinaire
Protocoles de vermifugation : une revue complète des stratégies antiparasitaires en médecine humaine et vétérinaire
Abstrait
Les infections parasitaires constituent un problème de santé publique majeur dans le monde entier, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les protocoles de vermifugation, ou stratégies antiparasitaires, sont essentiels pour gérer les infections causées par les helminthes et les protozoaires, qui peuvent entraîner une morbidité grave et, dans certains cas, la mortalité. Cet article fournit un aperçu détaillé des protocoles de vermifugation en médecine humaine et vétérinaire, y compris les mécanismes d'action, la pharmacocinétique, les médicaments couramment utilisés et les défis associés à la résistance. Il est conçu pour les étudiants en médecine et les professionnels de la santé qui cherchent à comprendre les pratiques fondées sur des données probantes en matière de traitement antiparasitaire.
1. Introduction
Les infections parasitaires demeurent un problème de santé mondial, avec environ 1,5 milliard de personnes touchées par les seuls géohelminthes (Organisation mondiale de la santé [OMS], 2020). Ces infections touchent de manière disproportionnée les communautés pauvres où les pratiques d’assainissement et d’hygiène ne sont pas optimales. Les protocoles de vermifugation jouent un rôle essentiel dans la réduction du fardeau de ces infections grâce à l’utilisation systématique d’agents anthelminthiques et antiprotozoaires. Ce document explore ces protocoles en se concentrant sur les recommandations actuelles, l’efficacité des médicaments, les nouveaux modèles de résistance et l’importance d’interventions adaptées aux différentes populations.
2. Classification des infections parasitaires
Les infections parasitaires sont généralement classées en fonction du type de parasite :
- Helminthes :
- Nématodes (par exemple, Ascaris lumbricoides, ankylostomes)
- Cestodes (par exemple, Taenia solium, Diphyllobothrium latum)
- Trématodes (par exemple, Schistosoma spp.)
- Protozoaires :
- Protozoaires intestinaux (par exemple, Entamoeba histolytica, Giardia lamblia)
- Protozoaires transmissibles par le sang (par exemple, Plasmodium spp., Trypanosoma cruzi)
Comprendre la classification est essentiel pour sélectionner les interventions pharmacologiques appropriées.
3. Mécanismes d'action des agents vermifuges courants
Plusieurs classes de médicaments sont utilisées dans les protocoles de vermifugation. Leurs mécanismes d'action comprennent :
Benzimidazoles (par exemple, albendazole, mébendazole) :
- Inhibe la polymérisation des microtubules en se liant à la β-tubuline, perturbant ainsi l'absorption du glucose chez les helminthes (Lacey, 1990).
Ivermectine :
- Se lie aux canaux chlorure glutamate-dépendants chez les nématodes, provoquant la paralysie et la mort (Campbell, 2012).
Praziquantel :
- Augmente la perméabilité aux ions calcium chez les trématodes et les cestodes, entraînant une contraction musculaire et une paralysie (Andrews et al., 1983).
Nitroimidazoles (par exemple, métronidazole, tinidazole) :
- Provoque des dommages à l’ADN chez les protozoaires par la production de métabolites réactifs.
Pamoate de pyrantel :
- Agit comme un agent de blocage neuromusculaire, provoquant la paralysie chez les nématodes.
4. Protocoles de vermifugation chez l'homme
4.1. Administration massive de médicaments (AMM)
L'OMS recommande des programmes d'administration massive de médicaments dans les régions d'endémie afin de réduire la prévalence des géohelminthiases et de la schistosomiase. Les schémas thérapeutiques courants comprennent :
- Albendazole (dose unique de 400 mg) ou mébendazole (dose unique de 500 mg) pour les géohelminthes.
- Praziquantel (dose unique de 40 mg/kg) pour la schistosomiase.
4.2. Thérapie ciblée
La vermifugation ciblée est utilisée pour les personnes symptomatiques ou des groupes spécifiques, tels que :
- Femmes enceintes : L’albendazole est évité au cours du premier trimestre en raison de problèmes de tératogénicité.
- Patients immunodéprimés : une prudence particulière est requise dans le traitement des infections à protozoaires, car une réactivation ou une maladie grave est possible (CDC, 2022).
5. Protocoles de vermifugation en médecine vétérinaire
Les animaux sont souvent des réservoirs de parasites zoonotiques, ce qui nécessite des protocoles de vermifugation rigoureux dans la pratique vétérinaire. Les principaux éléments à prendre en compte sont les suivants :
- Agents à large spectre (par exemple, le fenbendazole pour les parasites gastro-intestinaux).
- Examens fécaux réguliers pour surveiller la résistance.
- Schémas posologiques personnalisés en fonction de l’espèce, du poids et du type d’infection.
6. Défis émergents
6.1. Résistance aux médicaments
La résistance aux agents anthelminthiques est une préoccupation croissante, notamment en médecine vétérinaire. Les mécanismes de résistance comprennent :
- Altérations des sites de liaison aux médicaments (par exemple, mutations de la β-tubuline dans la résistance au benzimidazole).
- Augmentation de l'efflux de médicament via les P-glycoprotéines (Kotze et al., 2014).
6.2. Facteurs environnementaux et comportementaux
Le manque d’assainissement, le manque d’eau potable et les pratiques de vermifugation inappropriées contribuent aux cycles de réinfection.
6.3. Effets indésirables
Les effets secondaires courants des vermifuges comprennent des douleurs abdominales, des nausées et des étourdissements. Des réactions rares mais graves, telles qu'une encéphalopathie, peuvent survenir avec le praziquantel en cas de neurocysticercose.
7. Recommandations pour les recherches futures
- Développement de nouveaux anthelminthiques : recherche de nouvelles classes de médicaments pour lutter contre la résistance.
- Vaccins : Exploration des interventions immunologiques pour les maladies parasitaires.
- Approche « Une seule santé » : stratégies intégrées portant sur la santé humaine, animale et environnementale.
8. Conclusion
Les protocoles de déparasitage sont une pierre angulaire des efforts de santé publique visant à contrôler les infections parasitaires. Bien qu'efficaces, les défis tels que la résistance et la réinfection nécessitent des recherches continues et des stratégies innovantes. En comprenant les bases pharmacologiques et les applications pratiques de ces protocoles, les étudiants en médecine et les professionnels de la santé peuvent contribuer à réduire la charge mondiale des maladies parasitaires.
Références
- Andrews, P., Thomas, H., et Pohlke, R. (1983). Praziquantel. Parasitology Research, 68 (2), 145–159.
- Campbell, WC (2012). Ivermectine : une réflexion sur la simplicité (Conférence Nobel). Angewandte Chemie International Edition, 54 (11), 3273–3284.
- Kotze, AC, Hunt, PW et Skuce, PJ (2014). Résistance aux anthelminthiques chez les parasites équins. Revue internationale de parasitologie, 44 (7), 407–414.
- Lacey, E. (1990). Le rôle de la tubuline, une protéine du cytosquelette, dans le mode d'action et le mécanisme de résistance aux médicaments contre les benzimidazoles. Revue internationale de parasitologie, 20 (7), 789–802.
- Organisation mondiale de la santé. (2020). Infections par les géohelminthes. Récupéré de https://www.who.int
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